Je suis confinée depuis le 14 mars, veille des élections municipales, car mon intuition féminine ne me disait rien de bon. J’ai même renoncé à mes obligations d’élue en ne siégeant pas au bureau de vote de ma commune.
En effet, je suis avant tout mère, et aussi aidante familiale auprès de Florian, atteint de la S.L.A. depuis de nombreuses années. Il était inenvisageable de prendre pour lui et pour moi le moindre risque de contamination.
A l’écoute des informations alarmistes qui nous étaient livrées par les médias, dès le lundi 14 h nous avons suspendu toutes les interventions des auxiliaires de vie de jour comme de nuit. Elles qui, dévouées à leurs bénéficiaires, humaine, sont présentes à nos cotés tous les jours. Nous savions quelle serait notre charge de travail ; oui, c’est 24h/24. Je suis présente en permanence à ses cotés pour tout : les soins de confort, les soins de nursing, la toilette et même regarder ensemble des épisodes d’une série télévisée qu’il a enregistrée (pour se détendre… enfin pas vraiment puisqu’il s’agit du bureau des légendes). D’ailleurs après le déconfinement , vous pourrez me poser toutes vos questions sur l’espionnage et le contre espionnage, je suis au top ! Son père est aussi présent plutôt le matin et en fin de soirée. Le médecin traitant a espacé ses visites, (il nous appartient de surveiller les constantes), le kinésithérapeute ne vient plus et même les infirmières ont failli nous lâcher suite à une suspicion de Covid_19 dans la maison de retraite dans laquelle elles interviennent.
Je ne suis sortie que 2 fois depuis le 14 mars pour me rendre au petit marché local. Les courses ont été faites par drive et rapporter par nos amis proches.
Ce qui me manque, ce sont les contacts humains ; Impossible de les remplacer par des appels téléphoniques, des SMS ou autres techniques d’échanges. Plus de yoga, plus d’aqua bike , plus de cinéma…c’est la platitude ! Je me suis quand même trouvé un nouveau centre d’intérêt en m’abonnant à un site ornithologique qui chaque jour me fait découvrir un nouvel oiseau de nos villes de nos campagnes et de nos jardins.. Et comme il y a beaucoup moins de bruits extérieurs, ces petits volatiles sont moins perturbés et s’en donnent à cœur joie pour saluer le printemps. Et j’en profite !
A ce jour, je sais que la fatigue me gagne mais il faut tenir. L’éclaircie est proche, semble t il.
Je termine ce témoignage à la veille du déconfinement, et à vrai dire, je ne suis pas sereine. Nous allons poursuivre quelques jours encore, voire quelques semaines le mode de vie qui est le notre depuis la mi-mars.
Bougez mais surtout restez masqués
Marie France Berthon